A quoi ressemble votre « petit rat », ce saboteur intérieur ?

Publié le par Juliette

Votre « petit rat » est celui avec qui vous entretenez un dialogue interne négatif (et avec lequel vous ferez plus ample connaissance dans mon opus des Courges « Tout gérer sans péter un câble). Il est l’auteur de toutes les pensées qui vous culpabilisent et vous empêchent de vous épanouir, de jouir de la vie, de progresser, de prendre le plaisir et le bonheur là où ils s’offrent à vous (merci à Eric du Nirvana d’avoir illustré leurs paroles). Il se balade dans ses méandres de votre cerveau comme roi en son domaine. Il s’épanouit dans les égouts de vos émotions non exprimées, de vos angoisses et de vos névroses. C’est un saboteur sans scrupules, vicieux et malin. Sa plus grande fierté, c’est d’arriver à vous faire croire que lui et vous ne faites qu’un. Alors, saurez-vous reconnaître (ou inventer) le vôtre ?

Le Ratakoibon (ou Ratapalchoix) : Il sabote la moindre de vos tentatives de changement, d’évolution, d’émancipation par rapport à vos comportements habituels, en s’évertuant à prouver leur iniquité ou leur inefficacité.
Son but ultime
 : Justifier l’immobilisme
Situation
: Confier les enfants à belle-maman pour le week-end.
Son Blabla
: Pas la peine d’essayer… De toute façon, les enfants me feront une crise… Et puis franchement, quel égoïsme… ma belle-mère a sûrement autre chose à faire… c’est à moi de m’en occuper, pas à elle… D’ailleurs toutes les mères y arrivent très bien, alors que moi… Je ne pense qu’à me débarrasser d’eux !

Le Ratudevrais (ou Ratapahonte) : Il vous convainc que vous n'être jamais au bon moment, au bon endroit, à faire ce que vous devriez. Il vous empêche de jouir de l’instant présent par des pensées culpabilisantes qui commencent souvent par "tu devrais"
Son but ultime :
Gâcher le Carpe Diem
Situation :
Aller boire un coup avec les collègues en sortant du boulot.
Son Blabla
: Je ferrais mieux de rester finir le dossier Duschmol… Déjà que je quitte le bureau avant les autres sous prétexte que j’ai des enfants… Si je suis pas capable d’assumer, fallait pas reprendre un boulot… Je confie déjà les enfants à des inconnus toute la journée, pas étonnant qu’ils me fassent la gueule !

Le  Ratagueule (ou Ratupeupas) : Il vous pousse à ne jamais exprimer vos désirs ou vos besoins, a garder vos émotions sous chape, à ne pas formuler vos opinions et votre point de vue… Il distille en vous une peur panique des conflits et de ses conséquences (abandon, désamour…) et vous freine constamment.
Son but ultime
 : Préserver l’ordre établi
Situation :
Demander à son mari plus d’attention durant les préliminaires
Son Blabla
: Je deviens folle ou quoi ? A croire que je veux qu’il me quitte. Pourquoi ne pas lui dire qu’il est nul au pieu, tant que j’y suis ?... J’ai un mari gentil, bosseur, fidèle et ça ne me suffit pas ? Quelle ingrate je fais !... Y’a pas que le sexe dans la vie. J’ai qu’à y mettre du mien, et ça viendra tout seul…

Le Ratoujourplus : Il exècre le vide et ne vous laisse jamais l’occasion de vous reposer sur vos lauriers. A peine franchie une montagne, il vous fera entrevoir la prochaine en vous persuadant que l’herbe y est plus verte. S’il autorise une pause, c’est juste pour vous seriner "Tu aurais pu faire mieux… plus… plus vite".
Son but ultime
 : Maintenir l’insatisfaction
Situation
: Célébrer votre récente promotion
Son Blabla
: Franchement, y’a pas de quoi pavoiser… Dubol a eu cette promotion un an avant moi… Si j’avais travaillé davantage, si je n’avais pas merdé sur le contrat Truc, j’aurais eu cette promotion depuis longtemps… Et puis le chemin est encore long… Si je veux passer associée avant la ménopause, j’ai intérêt à cravacher !

Le Ratimposteur : Il fait peser sur vous la menace constante d’être démasquée et vous persuade que vous ne méritez pas ce qui vous arrive, il est l’antidote du « vous le valez bien » de l’Oréal. Au lieu de vous laisser profiter de tout ce que la vie vous apporte, il joue les parasites par des pensées négatives rabaissantes.
Son but ultime :
Saboter la self estime
Situation :
Un rendez-vous avec un recruteur potentiel
Son Blabla :
De toute façon, c’est pas possible qu’il s’intéresse à moi… Il va bien se rendre compte que j’ai des lacunes dans mon CV… En plus, il doit avoir le choix entre des dizaines de candidats plus compétents que moi… Qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère ?

Le Ratesi : Il rattache à vos moindres initiatives, à vos projets ou à vos idées des scénarii catastrophe aux rebondissements sans fin, que même les auteur hollywoodien n’osent pas imaginer. Il vous terrorise et vous met en sueur par une cascade de « et si » et d’hypothèses invraisemblable.
Son but ultime :
Terroriser par la peur
Situation
: Une sortie en couple en laissant  Junior à une baby-sitter.
Son Blabla
 : Est-ce qu’on la connaît assez cette baby-sitter ? Et si c’est une droguée ? Qu’elle invite son dealer chez nous ? Qu’elle se pique devant Junior ? Qu’il ramasse la seringue ? Qu’il s’amuse à la mettre à la bouche ? Il faut qu’on rentre TOUT DE SUITE !

Le Rataupiquet : Il met une énergie folle à vous empêcher de vous pardonner vos faux pas, vos écarts, vos erreurs. Il prolifère comme une contagion auprès de la gent féminine, provoquant l’irruption de pensées auto-flagellantes, qui irritent d’autant plus qu’on ne peut s’empêcher de les gratter jusqu’au sang.
Son but ultime
 : Remuer le couteau dans la plaie
Situation
: Un chocolat ingurgité alors vous avez entrepris un régime.
Son Blabla :
Je suis vraiment trop nulle… aucune volonté… même pas capable de résister… Je vais devenir une grosse vache et ce sera bien fait pour moi !... J’ai tout gâché… trois semaines d’efforts… ça valait bien la peine, tiens !… Au point ou j’en suis, autant que je finisse le paquet maintenant…

Le Ratatrouille : Il maintient un état permanent de « trouille au ventre », un sentiment d’insécurité, de mécontentement, d’harcèlement, qui vous donne l’impression que la vie est un chapelet de soucis,
de problèmes et souffrances. Il vous fait regretter
le passé, craindre l’avenir sans jamais être en mesure d’apprécier le présent. 

Son but ultime
 : Perpétuer la douleur et la peur
Situation
: La vie de tous les jours
Son Blabla :
Si j’avais continué mes études, je n’en serais pas à dépendre d’un homme… Je peux m’estimer heureuse d’en avoir trouvé un… De toute façon, il me quittera tôt ou tard… Je parie qu’il me trompe à chaque occasion…Il a bien raison, je ne suis bonne qu’à récurer la maison… Qu’est-ce que je vais devenir ?... Je vais me retrouver à la rue !

Prochain épisode : Comment gérer votre « petit rat » ?

Publié dans La Vie comme elle va

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J
Ariane, comme dirait Clint Eastwood "You made my Day", je suis vraiment ravie, flatée et touchée que tu ais pu trouver des applications pratiques à mes histoires de "petit rat", d'autant qu'elles constituent quand même tout un chapitre de mon opus d'On n'est pas des Courges sur "Tout gérer sans péter un câble". Ce genre de témoignage donne tout son sens à mon blog... et à ma vie en général !... Dis toi bien que la culpabilité est l'arme fatale des patrons, pas étonnant qu'il en joue face à une employée qui n'est plus corvéable à merdi et totalement inféodée. Pour illustrer mon propos, je te conseille le commentaire N°15 laissé par une "travailleuse anonyme" sous le billet "Dessine-moi un patron" sur le blog Tout pour Elle dont tu reconnaîtra peut-être le style caché sous l'anonymat :-D :http://www.toutpourelles.net/article-3144584-6.html#anchorComment
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A
Juliette, merci !Moi j'ai un "Ratudevrais" qui me culpabilise, et bien ces derniers jours je l'ai un peu observé et depuis- j'arrive à sortir pas trop tard du boulot alors que c'est la panique- je ne m'énerve moins aux critiques de mon collègue de bureau (lui, c'est une carricature du rakiral...)- je bloggue moins, et j'arrive à ne pas me sentir trop coupable de ne plus poster qu'une fois par semaine ;-)Et tant pis si la fréquentation de mon site a baissé de 80%....J'ai juste peur de laisser trop de place au ratantpis, quelle est la limite ? Mon employeur m'a même dit qu'il sentait un certain désengagement, ce qui rejoint ce qui est passé dans un autre poste sur ton site où dès qu'on en fait un peu moins tout le monde vous taxe de flemmarde...En tout cas je commente moins ces derniers temps mais je n'en lis pas moins ton blog
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J
Ah mais c'est complètement le portrait du Ratesi que tu me fais là, dans une version peut-être un peu plus fataliste... mais apparemment tu le gères pas trop mal. En fait avec ce petit rat là, faut aller jusqu'au bout du scénario catastrophe qui finit par devenir si rididicule que même son auteur s'en rend compte !
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C
Moi c'est le ratcéfoutu : celui qui me pousse à penser, à chaque problème, que c'est foutu, et qu'est-ce que je vais devenir.Il ne m'empêche pas de faire face, mais il me faut d'abord l'affronter et essayer de me raisonner, pas toujours facile.Car il est là : ton patron a pété un câble, dans un an t'es au chômage, dans deux ans en fin de droits, tu ne retrouveras jamais de travail à ton âge, etc... Jusqu'au moment où je suis à l'hospice où les filles ne viennent même pas me voir.
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D
A ta question, Juliette, je répondrai cela : oui, j'ai passé de très bonnes soirées en écoutant mon rat... Mais le problème, c'est trois ou quatre jours après, quand je joue au tennis, ben, là, arrive le deuxième effet de la bonne soirée : je n'arrive plus à courir sur le terrain ! Mais bon, tu as certainement raison, les rats s'attaquent plus facilement à la gent féminine qui a tendance (suite à mes fines observations) à se poser beaucoup plus de questions (sur tout plein de sujets) qu'un homme. C'est vrai que l'homme se sent vivre dans l'action, d'où des cogitations plus précises sur des thèmes... d'action. Bon, finalement, mon ratésaitpasdirenon, il est sympa, je vais le garder encore pendant un petit moment ! Du coup, mon com' n'a pas fait avancer le schmilblick... cela dit, ce matin, j'ai fait mon ménage et ma vaisselle... Vivement la suite de la gestion des rats !
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